La vieille famille lauragaise des de Séverac, solidement ancrée à Saint-Félix-de-Lauragais au XIXe siècle, a vu naître deux artistes remarquables qui se sont illustrés entre 1860 et 1920. Cette saga familiale, enrichie des personnalités d’Alix et Henri de Séverac, dessine un cheminement artistique original et émouvant.

Le père, Gilbert de Séverac (né à Saint-Sulpice-sur-Lèze en 1834 – mort à Saint-Félix-de-Lauragais en 1897), d’abord passionné de musique, se tourne vers la peinture. Il s’illustre dans la peinture d’Histoire, le portrait et les scènes de genre, héritier talentueux de la leçon romantique de Delacroix. Très engagé dans la vie artistique de son temps, il fonde et préside l’Union artistique de Toulouse.

Son fils, Déodat de Séverac (Saint-Félix, 1872 – Céret, 1921), qui rêvait d’abord de devenir peintre, choisit finalement la musique. Après des études à Toulouse puis à la Schola Cantorum de Paris, il s’affirme comme l’un des compositeurs français les plus marquants du début du XXe siècle. Porté par un amour profond de la nature et des musiques populaires régionales, il s’installe à Céret vers 1910, devenant la voix sensible et poétique du Roussillon.